Communiqué de presse Uniterre 

 

Après plusieurs allers-retours, le Parlement accepte enfin de renforcer l’observatoire des prix, afin de rendre les prix des produits agricoles transparents. Cette avancée permettra au monde agricole de mieux négocier leurs prix face à la grande distribution dominée par un duopole.

Par 21 voix contre 18, le Conseil des États a accepté l’initiative parlementaire 22.477 « Pour un observatoire des prix efficace dans les filières agroalimentaires », rédigée par le secrétariat d’Uniterre en collaboration avec l’ancienne conseillère nationale verte Mme Isabelle Pasquier-Eichenberger et déposée en septembre 2022 déjà (donc bien avant les révoltes paysannes). Suise à sa non-réélection au Conseil national, l’initiative a été défendu par Mme Sophie Michaud-Gigon, députée et secrétaire générale de la FRC.

C’est grâce à une proposition individuelle de la sénatrice verte bâloise Maya Graf que le texte a été soumis au vote au Conseil des États, alors que la Commission de l’économie et des redevances (CER-E) avait donné un préavis négatif, sans proposition de minorité.

Il aura donc fallu attendre 3 ans pour que cette initiative parlementaire soit finalement acceptée au Parlement. Grâce au soutien de nombreux·euses élu·es du monde agricole, la Suisse va se doter d’un observatoire des prix agricoles plus efficace, ce qui permettra de développer la transparence tout au long des filières agroalimentaires. Il s’agit d’une mesure concrète et importante pour rééquilibrer les rapports de force dans la négociation des prix entre producteur·rices et grande distribution. Ceci permettra surtout d’améliorer leur situation financière, ce qui était une revendication des révoltes paysannes de 2024.

Il est important de rappeler ici que cette initiative parlementaire est issue, d’une part, d’une organisation paysanne minoritaire et, d’autre part, du parti des Vert·es, soutenu par des élu·es de tous bords politiques, ayant en commun la défense du monde paysan. Sans l’intervention d’une sénatrice verte, l’initiative parlementaire n’aurait pas été soumise au vote et aurait déjà été enterrée. La régulation des marchés agricoles est une revendication de longue date pour Uniterre et un premier pas a peut-être été franchi aujourd’hui. Le marché ne se régule pas tout seul – particulièrement dans une situation de duopole – et, grâce à cette initiative, la grande distribution ne pourra plus échapper à ses responsabilités et aux conséquences de ses pratiques commerciales sur le monde paysan.

La commission du Conseil national doit maintenant élaborer une proposition de loi afin de mettre en place le renforcement de l’observatoire des prix et rendre transparent les prix et marges de la grande distribution. Nous suivrons l’évolution des travaux parlementaires avec attention.