Communiqué de presse Uniterre

 L’Interprofession Lait a décidé à sa séance du 15 décembre d’abaisser le prix indicatif du segment de 4 centimes : il passera donc de 82 cts/kilo de lait à 78 cts/ kilo de lait à partir du 1er février 2026 pour une durée de 11 mois, soit jusqu’au 31 décembre 2026.

Alors que le marché laitier vit une énième crise du lait depuis plusieurs mois1, alors que dans les campagnes, c’est la sinistrose parmi les producteur.trices de lait, cette annonce est un véritable dernier coup de massue pour les producteur.trices de lait ! Bravo l’IP Lait, on ne pouvait rêver mieux pour cette fin d’année !

L’IP-Lait se réfère aux baisses de prix du marché européen pour justifier sa décision. C’est un argument fallacieux puisque le segment A concerne le lait avec la meilleure valorisation (fromages à pâte dure et demi-dure) et vendu sur le marché suisse. Les exportations de poudre de lait et de beurre ne tombent clairement pas dans ce segment. Ou alors la segmentation n’est qu’un tour de passe-passe dont l’industrie et le commerce se servent pour optimiser leurs profits sur le dos des producteur.trices ?

De plus, comment peut-on ouvertement oser écrire que l’on se soucie avant tout qu’il n’y ait pas une trop grande différence de prix entre la Suisse et l’étranger ? C’est plus qu’honteux ! Chers dirigeants de l’IP Lait et consorts, remettez -vous en cause votre trop grande différence de salaire entre la Suisse et l’étranger ? Bien sûr que non !

Rappelons encore que, selon ses statuts, l’IP Lait « a pour but de renforcer l’économie laitière suisse et notamment ses membres par le maintien et la promotion de la création de valeur ajoutée et par la défense des parts de marché en Suisse et à l’étranger. »

Non, l’IP Lait ne renforce pas l’économie laitière suisse mais la détruit !

Il est urgent de corriger et d’améliorer enfin le contrat d’achat de lait, d’y inscrire des quantités en kg pour les segments ainsi que des prix sur une durée d’au moins trois mois. Nous exigeons également que le prix indicatif pour le segment A soit basé sur un coût de production pondéré. C’est à ces conditions minimales que la production laitière paysanne suisse pourra retrouver des perspectives de durabilité économique.

Contacts:

Berthe Darras, fr, 079 904 63 74, b.darras@uniterre.ch

Rudi Berli, fr/all, 078 70 77 883, berlirudi@gmail.com

  1. Analyse de la crise actuelle du marché laitier (novembre 2025) : Situation du marché laitier, impasse structurelle ? – ici 

 CP en pdf