L’Interprofession Lait se réunissait ce vendredi 1er mars pour rediscuter du prix indicatif du lait segment A.

Souvenons-nous : le 20 novembre 2023, l’IP Lait nous faisait l’affront d’annoncer une baisse de 2 centimes/kilo du prix indicatif du lait segment A, passant de 81 cts à 79 cts. Cette décision avait choqué les producteur.trices de lait ainsi que l’ensemble des organisations de défense professionnelle laitière.

Ce nouveau round de discussion du prix du lait du 1er mars était très attendu. Jeudi 29 février en soirée, des rassemblements de paysannes et paysans ont eu lieu à Echallens (VD), Boudevilliers et Lignières (NE), Perly-Certoux (GE), Vallon, Vaulruz et Lussy (FR), Saignelégier (JU), Reconvilier (BE) et au moins deux autres en Suisse alémanique, à Hinwil (ZH) et Wallbach (AG), afin de faire pression sur l’IP Lait. Plusieurs SOS grandeur nature ont à nouveau été réalisés avec les tracteurs. Le message était très clair : une hausse immédiate du prix du lait est indispensable.

L’annonce est tombée à 18h le 1er mars : les producteur.trices auront droit à une augmentation de 3 centimes par kilo de lait segment A, mais seulement pour les troisième et quatrième trimestres 2024. « Une augmentation de prix dès le printemps, lorsque le volume de lait est élevé, aurait constitué un mauvais signal pour le marché. »

Cette décision est une honte ! Elle ne tient pas du tout compte du ras-le-bol et de la colère exprimée par le monde paysan, qui exige notamment des prix qui couvrent ses coûts de production !

Une fois de plus, cela nous montre que l’IP Lait ne fonctionne pas et doit à tout prix être réorganisée. Notamment, la représentation des producteur.trices de lait au sein de l’IP Lait questionne : les représentants du groupe d’intérêt producteurs ne sont pas tous producteur·rices de lait, même s’ils représentent une organisation de producteurs. De plus, Stefan Hagenbuch, membre de la FPSL et représentant du groupe d’intérêt producteurs, Pirmin Furrer, représentant de ZMP et représentant du groupe d’intérêt producteurs et René Schwager, directeur général de mooh et représentant du groupe d’intérêt producteurs, font tous les trois parties du « Conseil agricole » d’Emmi. Mireille Hirt, membre de l’APLC et représentante du groupe d’intérêt producteurs, est membre du Conseil d’administration de Cremo. Il n’est pas possible d’être à la fois représentant des producteurs et des transformateurs. La double casquette doit être fermement combattue, car elle fausse complètement les négociations.

L’IP Lait se livre à un jeu malsain. A ne pas vouloir regarder en face le mal-être paysan, elle risque fort d’attiser la colère et le mouvement de révolte. Nous encourageons tou·tes les paysan·nes de ce pays à poursuivre la mobilisation de ces dernières semaines. Par ailleurs, nous remercions les consommateur·rices qui ont déjà fait le pas de se tourner vers le Lait Equitable Faireswiss. Un autre chemin est possible, et sera bénéfique à tou·tes !