Après la conclusion de l’Accord de libre-échange avec l’Inde, le département de l’Économie vient de signer le 24 juin un nouvel accord de libre-échange avec le Chili qui élargit l’accord existant signé en 2003.

Rappelons à ce titre que la Suisse importe déjà de nombreux fruits, légumes et vins de ce pays situé à 12’000 km de notre territoire, ce qui est un scandale absolu. Ceci alors que la Confédération prétend s’activer surtout verbalement pour limiter le réchauffement climatique. Malheureusement, encore une fois, les faits contredisent ces engagements pris au niveau du gouvernement pour une société plus durable et pour renforcer la production indigène. Ces engagements découlent d’ailleurs en majorité directement de la Constitution, ce qui est d’autant plus grave.

En 2023, la Suisse a importé des fruits, dont des avocats, des pommes, des petits fruits comme des framboises et du raisin de table ainsi que différentes noix, pour une valeur de 33 millions de francs. L’accord prévoit d’accorder un contingent exempt de taxes douanières de 1000 tonnes pour du raisin de table entre janvier et juin.
Un autre exemple de transport absurde : 97 tonnes d’ail, d’échalotes ou d’oignons ont également été importées en 2023.

Concernant le secteur viticole, un droit d’importation de 1,5 million de litres hors droits de douane est accordé à ce pays. Cela exercera une pression supplémentaire à la production viticole suisse qui est déjà mise en péril par des importations à bas prix qui ne tiennent pas compte du marché indigène.

Il est en effet urgent d’exclure l’agriculture des accords de libre-échange, mais également de reconsidérer en général le transport globalisé de marchandises qui détruit les secteurs productifs suisses et européens sans prendre en compte les conditions sociales de production ni les effets sur l’environnement.

Ces accords, conclus dans le sillage de l’UE, sont néfastes, et pour le Chili et pour la Suisse. Plus d’une centaine d’organisations de la société civile chilienne regroupées dans la plateforme contre les traités de libre-échange (https://mejorsintlc.cl/) dénoncent ainsi la mainmise, sur les marchés publics, de l’énergie et des matières premières du Chili, tout particulièrement l’hydrogène, le lithium et le cuivre dans une logique d’extractivisme. Pour l’agriculture chilienne, cela signifie plus de monocultures intensives gourmandes en eau et une perte de la souveraineté alimentaire.

Dans ce sens, Uniterre appelle toutes les organisations de la société, y inclus les partis politiques, à s’opposer par tous les moyens à cette logique de libre-échange qui détruit systématiquement les productions locales et la souveraineté alimentaire des pays concernés.

Contact :
Rudi Berli, r.berli@uniterre.ch 078 707 78 83 (FR/DE)