Patrimoine: toujours au masculin? Qu’en est-il dans l’agriculture ?

Souvent, il est pointé du doigt au niveau médiatique et politique les inégalités salariales entre femmes et hommes, qui persistent malgré la législation. On passe ainsi sous silence, le fait que les hommes héritent plus et plus tôt que les femmes. Les premiers reçoivent ainsi les « biens structurants » : l’entreprise, la maison, les terres, etc. Tandis que pour les seconds, leur est réservé une toute petite « compensation » financière. Ces inégalités bien qu’elles ne soient pas exclusives au monde rural, sont très présentes dans les familles agricoles suisses : 92,8% des chefs d’exploitation sont des hommes, environ 80% des terres agricoles ont un propriétaire homme.

Alors comment et pourquoi la famille reproduit et fait perdurer ces inégalités criantes ? Quelle est la mécanique sociale, économique, politique et juridique qui permet encore aujourd’hui, l’appauvrissement, voir la dépossession des femmes et l’enrichissement des hommes ?

Céline Bessière est co-autrice du livre « Le genre du capital, comment la famille reproduit les inégalités » (Éditions La Découverte – 2020), résultat de 20 ans de recherche sociologique dans différents milieux socio-économiques en France, notamment dans le monde rural et lors de deux moments charniers des familles : les divorces et héritages.

• Céline Bessière, PROFESSEURE DE SOCIOLOGIE ET CO-AUTRICE DU LIVRE «LE GENRE DU CAPITAL, COMMENT LA FAMILLE REPRODUIT LES INÉGALITÉS».
• Aline Chollet, PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION « LES FEMMES DE LA TERRE ». PRÉSENTATION DU CONTEXTE AGRICOLE SUISSE.
• Mélissa Henry, JOURNALISTE. MODÉRATION.